Allaitement et Ostéopathie
Pourquoi m’être formée à l’allaitement maternel ?
Je souhaitais répondre à une demande importante des mamans et futures mamans que je vois à mon cabinet. Mon approche est globale autour de la périnatalité et je ne voyais pas exclure l’allaitement. Il est recommandé de voir un ostéopathe avant conception, pendant la grossesse, en post partum et aussi sur la prise en charge de son bébé. J’ai été formée sur les freins restrictifs buccaux et l’allaitement maternel dans le but d’accompagner les familles pendant la période prénatale, la naissance et les premiers mois du post-partum.
La composition du lait varie en fonction de l’âge du bébé
La position d’allaitement et la prise correcte du sein restent un élément prépondérant dans la réussite de l’allaitement.
Le nombre de tétées moyen sur 24 heures est de 8 à 12 les premières semaines et la durée est variable d’un bébé à l’autre entre 10 min et 30min
Questions récurrentes des mamans concernant l’allaitement :
Il existe malheureusement beaucoup de fausses croyances: « Nous ne sommes pas toutes faites pour allaiter ».
Rares sont les cas de maman qui ne peuvent pas allaiter (certains traitements médicamenteux, chirurgie mammaire, hypoplasie mammaire..).
Et certaines pathologies demandent une prise en charge car il existe des solutions (thyroïde, diabète, obésité).
- Mes seins sont petits vais-je pouvoir allaiter ? Oui, la taille des seins n’a aucune incidence sur la production de lait.
- J’ai mal à un sein quand j’allaite. Que faire ? Un allaitement doit être non douloureux. Les causes sont multiples : la position du bébé, les tensions cranio-faciales dues à l’accouchement, un frein restrictif lingual et/ou labial ou une pathologie du sein. Il est important d’investiguer scrupuleusement l’anamnèse pour déterminer la cause.
- Une crevasse : c’est quoi, quel traitement ? Vais-je pouvoir continuer d’allaiter ? C’est une plaie de pression due à une prise au sein inappropriée. La compression du mamelon va entrainer un cisaillement. Il faut intervenir sur plusieurs facteurs: position de la maman, position du bébé, examen global en ostéopathie (tension de la face, du crâne, du bassin, de la colonne, …), examen de la sphère buccale (freins restrictifs). Quelques gouttes de lait maternel à badigeonner avec une compresse stérile sur la crevasse, utilisation de crème cicatrisante (lanoline, mélicare), possibilité de tirer son lait au tire lait électrique et de donner à la seringue, cuillère, verre.
- Mon bébé pince le sein, que dois-je faire ? Modifier la position du bébé et surtout faire vérifier les tensions crâniofaciales et buccales de bébé par un ostéopathe ou chiropracteur.
- Mauvaises prises de poids de mon bébé, mon médecin me dit de passer au biberon ! Il faut analyser cette courbe de poids, plusieurs facteurs sont possibles et des solutions existent, il est tout à fait possible de continuer l’allaitement.
- Courbe de poids d’un bébé allaité est elle différente d’un bébé au lait artificiel ? La courbe de poids d’un bébé allaité est différente de celle d’un bébé au biberon avec du lait artificiel.
- Mon bébé reste peu de temps au sein, est ce normal ? Rien d’anormal, tout dépend de l’âge du bébé, il faut analyser d’autres facteurs
- Il y a un bruit de claquement de langue quand il boit. C’est quoi ? Une mauvaise prise au sein causée par une mauvaise position de langue peut être due à un frein restrictif.
- Mon bébé prend-il suffisamment de poids avec mon lait ? Le plus important pour la prise de poids et la croissance du bébé est le volume total de lait consommé sur 24 heures. La pesée quotidienne n’est pas utile. C’est plus représentatif tous les 15 jours. Un bébé allaité prend en moyenne quotidiennement entre 15 et 20g contrairement à un bébé au lait artificiel qui est de 30g.
- Est-ce que mon lait est assez nourrissant ? Le lait maternel est très nourrissant et évolue avec l’âge du bébé. Il reçoit sur 24 heures : 3,8 % de lipides, 1,2 % de protéines, 6,8 % de lactose et 88 % d’eau. Le lait maternel peut être donné exclusivement jusqu’à 6 mois et jusqu’à 2 ans avec une diversification alimentaire.
- Faut-il donner un sein ou deux ? Les 2 seins peuvent être donné pour une même tétée, cela stimulera votre lactation.
- Mon bébé a peu de selle, est-ce normal ? Le lait maternel est très nourrissant et laisse peu de résidu donc peu de selle. Il n’existe pas de constipation chez le bébé avec un allaitement maternel exclusif.
- J’ai eu une chirurgie des seins, vais-je pouvoir allaiter ? La correction d’une ptôse mammaire peut affecter la capacité d’allaitement. Ce type d’intervention nécessite de sectionner les canaux galactophores (canaux qui conduisent le lait jusqu’au mamelon). Une réduction importante peut également entrainer une incapacité à l’allaitement. Une faible réduction mammaire est tout à fait compatible à l’allaitement. Pour les augmentations mammaires il est préférable d’attendre la fin de la lactation. Les techniques opératoires péri-aréolaires entraînent souvent les section des canaux galactophores. A privilégier les incisions sous mammaires.
- Quel tire-lait utiliser ? Tout dépend du besoin.
Bénéfices de l’allaitement :
Selon l’OMS (organisation Mondiale de la Santé), il est recommandé d’allaiter jusqu’ à 6 mois car les besoins nutritionnels du nourrisson sont couverts par un allaitement maternel exclusif. Il n’est donc pas nécessaire d’introduire d’autres aliments.
L’allaitement peut se poursuivre jusqu’à l’âge de 2 ans voire plus tout en complétant avec une diversification alimentaire.
Bienfaits du colostrum
C’est le premier lait que vous produisez au démarrage de l’allaitement que le bébé reçoit dans les premières heures de vie.
Ce lait contient les anticorps de sa maman qui vont venir tapisser l’estomac et les intestins et le protège des infections. Il est riche en protéines et nutriments et faible en sucre.
Il a un effet laxatif pour évacuer le méconium. Le colostrum est produit dans le dernier trimestre de grossesse jusqu’à quelques jours après l’accouchement. il est fabriqué en très petite quantité.
A J-0 : production de 25 à 56 ml sur 24 heures
A J-1 : production de 100 à 130 ml sur 24 heures
Importance de la première heure pour téter car cela détermine le potentiel futur de la production de lait chez la maman.
Une maman est capable d’allaiter son bébé si la physiologie de l’allaitement est respectée, si la maman est soutenue par son entourage
Il est recommandé d’allaiter à la demande
Un allaitement doit être sans douleur, ni brûlure, ni pincement.
Première tétée
La grossesse et l’accouchement deviennent de plus en plus médicalisés par l’injection de produits et l’intervention de personnels soignants. Certains accouchements seraient très compliqués sans toutes ces interventions. Il est important de respecter le choix d’une maman qui souhaite accoucher sous péridurale.
Une fois le bébé sorti du ventre de sa mère, je vous encourage à faire tout de suite du peau à peau sans laver bébé de son liquide amniotique (qui a le même goût que le colostrum).
Ce colostrum est produit en faible quantité ce qui signifie que cette première tétée est très courte car la taille de l’estomac du bébé est aussi petit qu’une noisette. Le colostrum est produit pendant quelques jours pour faire place au lait maternel.
Si bébé ne présente aucun signe de détresse respiratoire, il convient de favoriser une tétée dans l’heure qui suit l’accouchement ce qui favorisera une succion efficace, permet un maintient de la température corporelle du nouveau né. Les réflexes archaïques vont l’aider à localiser le sein (l’aréole s’élargit et se fonce pendant la grossesse) pour attirer bébé, avec son odorat et les phéromones libérés par les glandes de montgomery au niveau de l’aréole ainsi que les réflexes nutritionnels vont l’aider à prendre SEUL le sein. Ainsi donc certaines positions d’allaitement vont être plus facilitante que d’autre, comme la position naturelle de l’allaitement (que l’on appelle BN : biological nurturing).
Rythme succion-déglutition-respiration
Le bébé est capable de coordonner la succion du sein, de déglutir le lait et tout ça en respirant car les bébés ont une respiration nasale.
Cette respiration nasale est due à la position haute du larynx de bébé pour éviter les fausses routes.
Lors de la mise au sein, le bébé va appuyer son menton et son nez avec une grande ouverture de bouche (quasi 180°) sur le sein de sa maman en cachant une partie de l’aréole. Les lèvres sont retroussées, la bouche grande ouverte et la langue en gouttière pour faire un effet ventouse.
Douleurs et lésions du mamelon
Le mamelon peut être sensible après l’accouchement à cause du bouleversement hormonal mais cela doit très vite rentrer dans l’ordre en quelques jours.
Si la douleur du mamelon persiste, il s’agit d’une prise au sein inapproprié. Le bébé doit prendre le sein pleine bouche. Le mamelon s’étire entre le palais dur et le palais mou du bébé. Il doit y avoir un bel ourlet des lèvres, une grande ouverture de bouche ; le bébé doit être calme et dans un état de veille somnolence. D’autre part, la douleur du mamelon peut être expliquée par une mauvaise position de la maman et du bébé. Certaines positions d’allaitement sont plus facilitantes que d’autres. La position BN (Biological Nurturing) va permettre au bébé d’avoir un point d’appui à ses pieds qui stimulera ses réflexes archaïques et facilitant ainsi le réflexe de succion. Si le bébé a ses pieds dans le vide alors il cherchera un point d’appui avec sa bouche au sein de sa maman et ce qui risquerait d’être désagréable.
L’ostéopathe va faire son bilan et libérer les tensions chez bébé qui pourraient occasionner ces désordres. Votre ostéopathe spécialisé dans les freins restrictifs buccaux et les réflexes archaïques pourra également évaluer la fonction et la mobilité de la langue.
Listing des pathologies du sein
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engorgement
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canal bouché
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mastite
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crevasse
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abcès
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mycose
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vasospasme
Grâce à un bilan individuel pointu de la maman et du bébé, il est tout à fait possible de diagnostiquer et traiter les lésions du sein, de déterminer la cause des difficultés d’allaitement.
Il existe des solutions pour faire perdurer son allaitement, ne lâchez rien et entourez vous des professionnels formés en allaitement. Le papa et l’entourage familial ont aussi un rôle de soutien indéniable.